Nos amours à l'ère de la distanciation physique
Les Éditions de l’Ill rééditent Amours artificielles, le troisième tome de la série de travaux que Patrick Schmoll consacre à la figure de la Société Terminale, dans une version revue et augmentée.
Dans le même temps, le confinement sanitaire impose un nouveau dispositif qui associe à un discours sécuritaire et hygiéniste, des aménagements de l’espace public, des interdits et obligations, des artefacts comme les masques et les gels de nettoyage, et des outils techniques. Au premier rang de ces derniers viennent les outils de télécommunication : que ferions-nous sans nos écrans et nos téléphones ?
Ce dispositif a inévitablement des effets de reconfiguration du lien social, jusque dans l’intimité de notre rapport à autrui et à nous-même.
L’humain au rebut ?
L’ouvrage de Michel Nachez dresse un bilan chiffré, appuyé sur les publications les plus récentes, du nombre d’emplois qui sont en train de disparaître, dans de nombreux métiers, du fait de l’automatisation et de la robotique. L’usine Renault de Flins (Yvelines), par exemple, est passée de 21 000 salariés en 1972 à moins de 3 000 aujourd’hui, pour une production inférieure de 50 %. Des années 1980 à 2011, la France a perdu 36 % de ses emplois industriels, soit 1,9 millions de postes en moins, alors que la population augmentait de 10 millions d’habitants. 20% seulement de ces suppressions sont imputables aux délocalisations. 80 % sont dues à l’automatisation.
La société confinée
Réédition des trois premiers tomes de La Société Terminale. De la lecture pour ceux qui s’ennuient dans la Matrice.
Les Éditions de l’Ill reprennent la collection « Futurs indicatifs », dirigée aux éditions Néothèque par Jean-Christophe Weber et Patrick Schmoll depuis 2011. À cette occasion, les trois premiers volumes de la série La Société Terminale, de Patrick Schmoll, sont proposés en ligne en téléchargement gratuit dans leurs versions numériques.
Une opportunité de lecture qui permet d’apprécier la portée prémonitoire de la figure explorée par l’auteur, en ces temps où les mesures de prévention contre l’épidémie de coronavirus conduisent à confiner les individus chez eux.
L’ennemi, impensé de la stratégie
Entretien avec Pascal Hintermeyer, Professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg
Les Éditions de l’Ill relancent la collection “Polémo-logiques”. Pascal Hintermeyer, directeur de la collection, rappelle le but et les enjeux de cette dernière. Les transformations contemporaines des régimes de la conflictualité confèrent une nouvelle pertinence à l’approche polémologique. L’une des idées-force, en particulier, est de reconsidérer la figure de l’ennemi : un construit qui allait de soi dans un monde duel (France contre Allemagne, Est contre Ouest…), mais est ébranlée depuis que nous avons basculé dans un univers global et complexe.
L’art de la guerre
Sun Tzu
L’ Art de la Guerre est l’ouvrage de stratégie le plus ancien de la littérature militaire universelle. Le texte s’articule autour de 13 chapitres consacrés à l’étude pratique des différentes dimensions de la guerre et définit les principes qui conduisent à la victoire. L’idée principale est que l’objectif de la guerre n’est pas d’écraser l’ennemi, mais de le contraindre à abandonner la lutte, de préférence sans combat, en recourant à la ruse, à l’espionnage, à la mobilité, et à l’adaptation au terrain, aux circonstances et à la stratégie de l’adversaire
Là-bas sont les dragons
Patrick Schmoll
1410. La bataille de Tannenberg, aux confins du Saint-Empire, amorce le déclin des chevaliers teutoniques.
Pour Tilmann, jeune palefrenier en la commanderie de Cologne, c’est le début d’une histoire qui le conduira sur les routes de l’Europe naissante, de la Prusse à Rome, et de Bâle à Strasbourg.
Un roman historique, l’histoire d’une passion, mais aussi une réflexion sur l’écriture créatrice de mondes.
Approcher le livre comme un acteur-réseau
Entretien avec Michel Nachez, chargé de recherche aux Editions de l’Ill
Michel Nachez participe aux travaux de l’équipe de chercheurs en sciences sociales des Éditions de l’Ill, dans le cadre d’un programme de recherche qui porte sur la « carrière du livre ».
Il nous explique ce que recouvre cet intitulé, qui suggère que le livre n’est pas un simple objet, passant de mains en mains, mais un acteur : un acteur non-humain, certes, mais qui entretient des relations avec d’autres acteurs, humains et non-humains, au sein d’un réseau, et qui se comporte comme s’il pouvait, de lui-même, « faire carrière ».