Matières à controverses

sous la direction de Patrick Schmoll

Une controverse est un débat suivi sur une question, motivée par des opinions ou des interprétations divergentes. La sociologie a été conduite ces dernières décennies à identifier sous cette dénomination un type précis de débat et les processus qui lui sont spécifiques, et qui requièrent de ne pas en faire le synonyme interchangeable de termes voisins comme polémique, dispute, querelle, etc. Le qualificatif de scientifique est souvent apposé à celui de controverse pour désigner un débat qui a pour caractéristique d’être raisonné, sinon rationnel, et de s’inscrire dans le processus général de la construction des connaissances : la controverse permettrait, par un échange réglé entre des sujets désintéressés, de faire émerger d’une situation problématique une réponse objective, parce que la meilleure possible.

Ce modèle se révèle très idéaliste. Une controverse ne touche pas qu’aux seules questions qu’elle pose dans l’ordre des connaissances : elle implique des manières différentes de penser la réalité, le monde, la société, l’être humain, elle mobilise et menace des intérêts et des valeurs divergents. La controverse n’est donc pas qu’un processus d’élaboration du vrai, relevant de l’épistémologie, elle est aussi un processus polémique, qui relève d’une sociologie des conflits.

Les textes de cet ouvrage ont été rédigés à partir des contributions à une journée d’étude organisée en 2006, autour de certains objets de recherche en sciences sociales qui donnent « matière à controverses » : prostitution, pornographie, procréations assistées, IVG, euthanasie… Leur étude permet de comprendre comment se constituent et se développent des champs de connaissance qui sont aussi des champs de pouvoir.

Collection : Polémo-logiques

Parution : décembre 2019

Nombre de pages : 272

Dimensions : 23 cm x 15 cm


ISBN eBook PDF : 978-2-490874-06-4

L' auteur

Patrick Schmoll

Patrick Schmoll

Patrick Schmoll est docteur en psychologie et diplômé de sciences politiques et d’histoire. Il a fait l’essentiel de sa carrière jusqu’en 2020 au CNRS, où il a été notamment rédacteur en chef de la Revue des sciences sociales. Il poursuit depuis plus de vingt ans un travail de recherche en anthropologie, sur la médiation du lien social par les nouvelles technologies (communautés virtuelles, construction en réseau du soi et de l’autre, rencontres en ligne, ludicisation du social par les jeux vidéo). Il a contribué à la structuration, autour de la revue Sciences du Jeu, du champ des « game studies » francophones. Par ailleurs acteur de l’innovation, il a participé à plusieurs projets de jeu vidéo et de serious games, a cofondé la société Almédia et conseillé le studio Ernestine.

Depuis 2021, il est gérant et directeur scientifique de PSInstitut, une société de recherche et de services en prospective et systémique.

Il est l’auteur de plusieurs essais, dont une série d’études consacrées à la figure de la “Société Terminale”.